Gerbéviller : Quand le théâtre trouve des solutions

Des saynètes revues et corrigées par des spectateurs devenant acteurs.
Le public avait été averti, le théâtre forum est un moment de contribution des spectateurs pour modifier le cours du scénario. Né à son origine au théâtre des opprimés, il aborde des phénomènes de société.

A la salle des fêtes, il s’agissait d’une animation inscrite dans le programme « les armes de la paix » avec une excellente prestation de l’atelier théâtre du MAN Nancy. Pour mettre d’emblée le public dans le ton, il a été invité à venir sur scène et participer à une forme d’échauffement relationnel, propice à faciliter ensuite l’envie de se muer pour un temps en comédien.

Deux saynètes ont servi de support à des situations de conflit pour lesquelles les spectateurs étaient invités à tout moment à intervenir, donner leur propre version des situations et les jouer. Premier lieu, une cour d’école, et les nouvelles activités périscolaires « plus vrai que nature », dira un maire présent dans la salle. Tout le mérite des comédiens du mouvement pour une alternative non violente aura été de s’adapter aux interventions de ‘’ partenaires’’ issus de la salle, enfants comme adultes, et venant mettre à mal le déroulement de la scène.

Offrir une ou des solutions alternatives à la tension, voire l’exclusion latente entre comédiens officiels pour apporter un apaisement. « Cela doit se passer dans le respect et la bienveillance », précise l’animatrice. L’attitude des intervenants, leur approche plus humaine souvent, a mis à mal les propos de mauvaise foi, par exemple. Au fur et à mesure, les acteurs ont pu dire en quoi les nouvelles propositions les touchaient.

Après un intermède musical à la flûte traversière, même démarche pour un conflit de proximité, concernant des " écolos", prévoyant un barbecue au jardin entre fraisiers et salades bios, tandis que la nouvelle voisine arboricultrice aspergeait avec son pulvérisateur de quoi rendre " propre " le pied de ses arbres. On imagine la teneur des échanges et les efforts pour casser l’animosité.

On s’est alors applaudi les uns les autres.