Mouvement pour une Alternative Non-violente

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Lorsque la France bafoue les traités qu’elle a ratifiés...

Communiqué du 31 octobre 2014

Publié par MAN, le 31 octobre 2014.





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Cette dernière phrase est l’aveu que la France ne respecte pas le traité d’interdiction des essais nucléaires (TICE) qu’elle a ratifié après l’arrêt des essais nucléaires en 1996. La France avait également ratifié en 1992 le Traité de non prolifération par lequel elle s’engageait à «  poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire, et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace  ». Le discours de Manuel Valls est donc la reconnaissance officielle que notre pays ne respecte pas l’esprit de ce Traité. D’autant que, dans le même temps, la France refuse de participer aux réunions initiées par un certain nombre de pays non dotés de l’arme nucléaire - la prochaine a lieu à Vienne en décembre - en vue d’aboutir à un Traité d’interdiction des armes nucléaires.

Manuel Valls a également reconnu le lien intrinsèque entre nucléaire civil et militaire : « Le nucléaire civil et le nucléaire de défense sont deux domaines différents. Cependant, démonstration a été faite à de nombreuses reprises de l’intérêt d’un lien entre les deux domaines ». Il est donc logique que ceux qui luttent pour l’abandon du nucléaire civil comme source d’énergie luttent également contre le nucléaire militaire, lequel est non seulement inutile en terme de défense mais extrêmement coûteux en ces temps de crise. Ainsi, alors que la fabrication du LMJ était estimée à 1,2 milliards d’euros, ce sont 7 milliards d’euros ont été dépensés à ce jour, soit l’équivalent de 50 000 logements sociaux, 7 000 écoles, 21 hôpitaux ! Le MAN, Mouvement pour une Alternative Non-violente, avait participé en son temps à une campagne contre le LMJ dont il contestait à la fois le but inacceptable et le coût faramineux.

Le MAN s’oppose aujourd’hui à la volonté du gouvernement de poursuivre le développement de l’énergie nucléaire autant qu’à sa décision, réaffirmée le 23 octobre, de maintenir et de moderniser la dissuasion nucléaire. Il soutient celles et ceux qui, dans le monde, militent pour l’avènement d’un Traité d’interdiction qui rendrait illégal les armes nucléaires. Il réaffirme dans le même temps que, pour nous citoyen-ne-s d’un pays doté de l’arme nucléaire, il est urgent et primordial de contraindre nos dirigeants à un désarmement nucléaire unilatéral.

« Les pays qui font le choix du nucléaire militaire et civil sont les pays qui veulent ne pas sortir de l’Histoire, qui veulent en permanence peser » a cru bon de conclure Manuel Valls le 23 octobre. Il est temps d’affirmer au contraire, comme le disait Théodore Monod en 1997, qu’un pays qui dirait : « Moi je désarme » » provoquerait « à travers le monde une telle flambée de stupéfaction que là, peut-être, les choses changeraient ». Et Théodore Monod poursuivait : « La France est le pays le plus qualifié pour un geste pareil ».
Alors oui, œuvrons pour que notre pays entre effectivement dans l’Histoire !

Patrick Hubert
Animateur de la campagne du MAN « pour une France sans arme nucléaire »

Voir le site www.fsan.frsur lequel une pétition et des informations sont disponibles.
Et en particulier un article sur le sujet Le Laser Mégajoule de simulation nucléaire est devenu opérationnel