Contrer les guerres du pétrole

Voici l’intégralité du dernier communiqué de presse du MAN :

Nous sommes horrifiés par les guerres qui nous entourent, par la puissance de feu des belligérants. Avons-nous pris la mesure de notre complicité indirecte avec ces horreurs ?

Qui finance ?

Le complexe militaro-industriel de la Russie de Poutine est largement financé par les exportations de gaz et de pétrole, y compris vers nos pays. Nous savons aussi que derrière les arsenaux artisanaux du Hamas, dans les souterrains de Gaza, il y a l’appui technique et financier de l’Iran, du Qatar, et d’autres vendeurs de gaz et de pétrole peu scrupuleux. Et le soutien inconditionnel de l’Occident à Israël s’explique en grande partie par le souci de conserver une base sûre près des gisements du Proche Orient.

Pendant ce temps, la combustion de ce pétrole et de ce gaz de guerre renforce un dérèglement climatique dont les conséquences éprouvent le monde entier, et la COP 28 n’arrive pas à prendre des mesures efficaces !

Après l’invasion de l’Ukraine, nos gouvernements ont compris que des sanctions économiques pourraient affaiblir l’agresseur ! Mais, coincés entre l’activisme de lobbies puissants au service des pétrodictatures et la crainte de froisser des populations engluées dans un confort dépendant des énergies fossiles, nos gouvernements européens ont opté pour des sanctions progressives et lentes, au risque d’en perdre l’efficacité, sans compter le report sur des fournisseurs aussi peu recommandables que l’Azerbaïdjan qui fait la guerre en Arménie.

La cohérence de l’engagement non-violent pour contrer les guerres du pétrole.

Nous, militants non-violents, savons que la non-coopération avec les fauteurs de guerre, le boycott, sont des outils puissants, s’ils sont mis en œuvre de façon massive.

Aussi, nous appelons notre gouvernement, les gouvernements de l’Union Européenne, à prendre l’orientation d’une économie de crise, seule efficace dans cette situation de guerres, visant à réduire très rapidement nos importations de pétrole et de gaz au niveau de la production des producteurs locaux (et à peu près respectueux des droits humains) que sont la Norvège et la Grande Bretagne.

Pour montrer notre détermination, notre accord avec cette démarche, nous appelons tous les militants et les citoyens conscients de leurs responsabilités, à une réduction rapide et importante de leurs consommations personnelles.

Cela passe par l’abandon des voitures pour les déplacements courts, la limitation volontaire de la vitesse à 100 km/h sur les autoroutes, la baisse du chauffage des appartements et des bureaux. Cela nécessite aussi de mettre en cause nos modes de vie, en particulier questionner nos vacances (renoncer à l’avion), nos loisirs gourmands en énergie (aviation de loisir, ski de piste, patinoires, piscines chauffées...). L’engagement personnel n’aura de sens que s’il est par ailleurs manifesté, revendiqué publiquement, pour entraîner une dynamique politique !

Alors s’ouvriront des perspectives de paix et de sécurité pour nous et pour le monde.