Gilets jaunes, démocratie, écologie Communiqué du 6 décembre 2018

« La terre produit assez pour les besoins de chacun, mais pas assez pour la cupidité de tous. » - Gandhi

La mouvance des « gilets jaunes » a signé un réveil de la société civile qui se sent flouée et oubliée, en particulier les personnes dont les ressources sont très faibles.
Nous devons entendre cette colère. Les manifestants qui commettent des violences doivent être cependant sanctionnés. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, les inégalités ne cessent de s’accroître et les grandes fortunes continuent à s’enrichir. Ce sentiment d’injustice attise les frustrations et peut aveugler sur les urgences climatiques.

Les annonces faites les 4 et 5 décembre par Édouard Philippe et Emmanuel Macron, notamment sur les mesures fiscales, dont la hausse des carburants, révèlent surtout les incohérences du gouvernement. Renoncer pendant un an à la taxe carbone ne permettra pas de résoudre les fins de mois difficiles. C’est la méthode Macron qui est à changer. Elle s’annonce encore dévastatrice dans la réforme des lycées, elle-même aberrante dans sa volonté libérale qui va encore creuser les inégalités.

L’augmentation du prix de l’essence et du gasoil est nécessaire. Encore faudrait-il que la taxe ainsi collectée aille au budget de la transition énergétique - actuellement, seulement 19 % des recettes y vont. Encore faudrait-il que le kérosène du transport aérien soit aussi taxé, et que les transports de marchandises, routiers et maritimes, ne soient pas détaxés !

Rien ne peut nous faire oublier que les bouleversements climatiques se révèlent de plus en plus intenses. D’après l’ONU, une personne quitte son domicile chaque seconde pour des raisons climatiques, soit 83.5 millions de personnes de 2011 à 2014. D’ici 2050, elles seront 250 millions. Pourtant, l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre se poursuit malgré les engagements pris à la COP21.

Bangladesh. Inondations, disparition du sol et salinisation de la terre.

L’écologie est une voie encore trop inexplorée - contredisant dans son essence le productivisme capitaliste qui contribue largement à la destruction de la planète. À l’heure de la COP24, le gouvernement français doit dire la vérité sur ses choix en matière d’énergie. Nous lui demandons un projet global chiffré, sur à la fois une véritable justice sociale et l’ensemble des taxes liées aux différentes énergies (carburants, électricité, gaz), avec un calendrier clairement établi pour les années qui restent au quinquennat d’Emmanuel Macron. Cela contribuerait à la prise de conscience des citoyens quant à la nécessité d’intégrer les impératifs écologiques à plus de justice sociale. Ce sont les pays les plus égalitaires, comme la Suède, qui font le plus pour la transition écologique. Pourquoi pas aussi chez nous ?

Le MAN invite chacun à réfléchir et à lutter avec non-violence pour plus de démocratie participative et une véritable transition énergétique. Le MAN appelle à participer aux marches pour le climat qui auront lieu le samedi 8 décembre, tout en portant le souci de plus de justice sociale.

Contact presse : Annie Déan, porte-parole