Il devient urgent que la France reconnaisse officiellement l’État palestinien
Communiqué du 11 décembre
Publié le 11 décembre 2017.
Le MAN (Mouvement pour une Alternative Non-violente) condamne fermement l’attitude des États-Unis et d’Israël contre les revendications légitimes des palestiniens. Il appelle à des rassemblements pacifiques chaque fois que possible, en lien avec les organisations de défense des droits des Palestiniens. Il apporte son soutien aux associations israéliennes et palestiniennes qui œuvrent au rapprochement des peuples et à une solution politique du conflit.
Piétiner les droits des peuples, faire comme si le droit international n’existait que lorsqu’il nous avantage directement, n’a jamais amené ni la paix, ni la justice, pas plus que le respect des droits humains. Au contraire, ce mépris constant attise les haines et favorise le terrorisme comme mode d’expression, de revanche et de reconquête d’une identité et d’une fierté perdue ou idéalisée.
Le président Macron a voulu maintenir l’invitation du premier ministre israélien le 10 décembre à Paris. Cette réception officielle pouvait être perçue comme un soutien à la politique sioniste du « Grand Israël » menée par Benyamin Netanyahou avec le soutien des États-Unis. Nous saluons le rappel de la position française de « désapprobation » de la déclaration du président états-uniens, ainsi que la demande exprimée auprès du premier ministre israélien, l’incitant à « des gestes courageux envers les Palestiniens », notamment « le gel de la colonisation ». Son rappel du droit international par l’établissement de deux États vivant côte à côte et sur la nécessité de passer par la négociation est tout à l’honneur du Président Macron. Mais nous ne pouvons cependant pas accepter qu’il condamne les attaques contre Israël sans parler des agressions incessantes et quotidiennes contre les Palestiniens et leurs territoires. Il serait plus juste et plus fort de reconnaître officiellement l’État palestinien, comme l’ont déjà fait la Suède, l’Espagne ou la Belgique.
En 1947, l’ONU a adopté un plan de partage de la Palestine, octroyant une partie du territoire à l’État d’Israël et le reste aux Palestiniens et donnant à la ville de Jérusalem et à ses environs un statut spécial, la plaçant sous régime international spécial géré par les Nations Unies (résolution 181 (II)).
Cette décision permettait notamment la reconnaissance de l’accès des trois principales religions monothéistes aux lieux saints. La ville ne pouvait être revendiquée par aucun peuple et aucune religion. Tel Aviv est la capitale officielle d’Israël – et abrite de ce fait les ambassades étrangères.
Israël a annexé en 1980 Jérusalem-Est, au mépris du droit international. Cette occupation n’a jamais à ce jour été reconnue par la communauté internationale.
Toujours au mépris des résolutions de l’ONU (plus de trente résolutions non appliquées par l’État hébreu), Israël vole et colonise sans cesse des portions importantes de territoires palestiniens, y imposant un régime d’apartheid, d’humiliations quotidiennes et de brutalités, n’hésitant pas à assassiner, à emprisonner et torturer des enfants de douze ans et à maintenir en détention arbitraire tout opposant à cette politique d’annexion.
Alors que le Hamas et l’Autorité palestinienne opéraient un rapprochement permettant d’espérer une unité propice à un règlement politique du conflit israélo-palestinien, Donald Trump attise le conflit en officialisant le 6 décembre le déménagement de son ambassade à Jérusalem, reconnaissant par-là l’annexion militaire de la ville par l’État hébreu. Puis, jugeant cette initiative insuffisante, il célèbre dans la foulée Hanouka aux États Unis avec une semaine d’avance. Fort de cet appui aussi marqué que cynique et irresponsable, Israël déploie encore une fois la force de son armée contre les citoyens palestiniens qui protestent en plusieurs points des territoires occupés, à Gaza et en Cisjordanie.
L’équipe d’animation du MAN