Mouvement pour une Alternative Non-violente

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Publié le 2 janvier 2019.





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Le préfet de Meurthe et Moselle, un homme affable et d’un charisme très discret, recevait à l’issue de leur garde à vue Denys Crolotte et Florent Compain, et leur tenait ce langage :
« Mes chers amis non-violents, vous me pardonnerez je l’espère ce subterfuge de la garde à vue pour pouvoir vous rencontrer. Je souhaitais depuis longtemps cette rencontre, sans oser la provoquer par des moyens plus simples, qui auraient fait disparaître la nécessaire distance entre le pouvoir, fût-il républicain, et de simples individus « lambdas », fussent-ils membres d’associations de grande importance citoyenne et sociale comme les vôtres.

Je voulais échanger avec vous car je n’ignore pas que le pouvoir que je représente ici utilise dans le traitement de l’agitation sociale actuelle des moyens d‘une violence dont les media rendent bien compte, et que je réprouve, soyez-en sûrs, mes chers amis non-violents. Un aveu : nous nous sentons démunis, les seules armes que nous savons employer sont répressives, directement issues de contextes guerriers, entre les mains d’hommes mal formés à la négociation.

Si je m’adresse à vous, c’est que vous avez montré, ces derniers jours même, une grande aptitude à l’organisation d’évènements, de manifestations, où des revendications très légitimes peuvent s’exprimer sans aucun débordement ni aucun dégât infligés aux personnes ni aux biens publics. Votre manifestation pour le climat, organisée à Nancy, était exemplaire. Certes, je l’avais interdite, c’était un peu anti-constitutionnel, mais comment vous rencontrer autrement ? Et puis, vous savez bien que le sauvetage du climat nécessiterait de toute urgence une remise en cause radicale (c’est-à-dire qui s’intéresse aux racines) du libéralisme, idéologie à laquelle nos dirigeants actuels semblent asservis. Il faut quand même vous faire peur, n’est-ce pas ?…

Donc avec mes excuses pour cette garde à vue qui aurait pu être comprise comme infamante, mais dont je sais que vous sortirez grandis, je vous adresse une demande expresse : pourriez-vous mettre en place, pour les forces de l’ordre en priorité, pour mes services et même à titre personnel, des formations intensives à la non-violence ? La République vous en sera reconnaissante ! »

Et puis les images se sont brouillées, je suis revenu à la réalité au moment où la radio disait que les dégâts des manifestations d’hier en France dépassaient ceux de la semaine dernière. Mais ce n’était pas le fait de la marche pour le climat !