La France doit respecter la démocratie au Tchad
Publié le 28 mai 2021.
Lorsqu’il s’agit du Tchad Emmanuel Macron entretient un rapport approximatif avec la démocratie. Sa présence le 23 avril aux obsèques du président tchadien Idriss Déby est venu apporter une caution scandaleuse à une junte militaire qui est constitutionnellement illégitime, laquelle bénéficie du soutien diplomatique et militaire de la France. Déployée dans le sahel pour lutter contre le terrorisme, la mission Barkhane devient aujourd’hui une force supplétive du pouvoir en place à N’Djamena. Déployée dans le sahel pour lutter contre le terrorisme, la mission Barkhane devient aujourd’hui une force supplétive du pouvoir en place à N’Djamena.

Pendant encore combien de temps la France persistera dans un aveuglement historique, lié à la perception d’un territoire considéré comme « son » espace stratégique et ne pouvant être dirigé que par un « homme fort » ? « Nous sommes très déçus car pour nous la France est un modèle de Démocratie » dit Mahamet Zen Cherif, porte-parole du Forum des Organisations de la Société Civile au Tchad, opposant à la junte militaire et partisan d’une transition civile.
"Le MAN est satisfait de la prise de position du parlement européen condamnant la répression des manifestations au Tchad. Le MAN exige en conséquence que la France agisse pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Tchad et la remise du pouvoir aux civils. A cet égard, nous saluons également la position de l’Organisation des Nations Unies consistant à la mise en place d’une transition pacifique présidée par un civil afin d’aboutir à des élections libres sous la surveillance de la communauté internationale. Nous appelons la France et l’Union Européenne à soutenir le peuple Tchadien dans son combat pour la démocratie et l’État de droit.
Nous constatons que l’armée française intervient au Sahel depuis 2013 et que sa présence n’a apporté aucune solution politique. L’intervention militaire n’est pas accompagnée de propositions politiques fortes pour réguler les conflits locaux et organiser une démocratie solide. En attendant, nos intérêts économiques et nos mines d’uranium sont protégés !
C’est une refondation de toute la politique Française au Sahel qu’il faut mettre en place en étroite coopération avec les sociétés civiles des pays de la région. La France devrait suivre ce conseil de Nelson Mandela :
"En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d’en faire autant"
Contact Presse Denys Crolotte porte parole MAN et Adoum Djibrine Haroun.