La lutte non-violente plus forte que la répression en Biélorussie
Publié le 2 octobre 2020.
Tous les dimanches, les citoyen•ne•s biélorusses sont descendu•e•s dans les rues de Minsk et de toutes les grandes villes du pays pour contester ces résultats et réclamer la victoire de l’opposante Svetlana Tsikhanovskaïa. D’autres actions ont eu lieu pour dire leur colère et affirmer leur volonté que la démocratie ne soit plus bafouée :
– malgré les menaces de licenciement ou les menaces à l’encontre de leur famille, les ouvriers des mines de potasse ont multiplié les mouvements de grève,
– lors de son déplacement à l’usine de tracteurs MTZ de Minsk, Alexandre Loukachenko s’est fait hué, à sa grande surprise, par les ouvriers.
La répression exercée par les forces de l’ordre, les arrestations, tortures, la mort probable de certains opposants, le départ en exil forcé des personnalités les plus en vue de l’opposition, n’ont pu à ce jour empêcher ces manifestations hebdomadaires. Déstabilisé par cette pugnacité, Alexandre Loukachenko s’est rendu à Moscou pour espérer obtenir le soutien de Vladimir Poutine. Puis il a prêté serment en catimini le 23 septembre. Aussitôt des citoyen•ne•s sont sorti•e•s dans les rues pour tourner en dérision ce simulacre de démocratie.
Les femmes se révèlent être le fer de lance de la contestation. Chaque samedi, à Minsk, elles organisent une "marche des femmes" sans craindre les arrestations pourtant massives. Vêtues de blanc et portant des fleurs à la main qu’elles offrent aux policiers, elles forment des chaînes humaines et réclament inlassablement la libération des personnes emprisonnées. Au point qu’Emmanuel Macron, en visite en Lituanie où il a rencontré Svetlana Tsikhanovskaïa le 28 septembre, n’a pu que s’incliner devant le courage de ces femmes, particulièrement visées par la répression !
Le MAN, revendique avec tous les démocrates, l’arrêt de la répression en Biélorussie, la libération de tous les prisonniers politiques, une enquête impartiale sur la disparition d’opposants, et la tenue d’élections réellement démocratiques surveillées par des experts indépendants. La France et l’Europe doivent affirmer avec beaucoup plus de détermination leur solidarité avec ce peuple qui réclame de vivre libre.
En ce 2 octobre, journée mondiale de la non-violence, les Biélorusses poursuivent leur lutte à mains nues. Quelle que soit l’issue de ce mouvement, elles et ils auront prouvé la force de la non-violence pour revendiquer le droit à la démocratie.
Patrick HUBERT, porte-parole