Le 25 mai dernier, le MAN Nancy s’est mobilisé contre l’installation de la statue de Marcel Bigeard à Toul

Samedi 25 mai dernier, le MAN Nancy a appelé et participé au rassemblement contre l’installation de la statue de Marcel Bigeard à Toul.

Marcel Bigeard était l’un des principaux acteurs et théoriciens des guerres coloniales. Dans son manuel « Contre guérilla », il incite à la torture en expliquant les méthodes de « guerre psychologique » et les « techniques d’interrogatoire » enseignées en Algérie puis reprises par les dictatures au Chili et en Argentine.

Ériger une telle statue c’est manquer de reconnaissance des erreurs de son passé colonial de la France et s’obstiner à ne voir qu’un « glorieux militaire » au mépris de toute considération historique et humaniste !

Cette installation est injustifiable pour celles et ceux qui souhaitent construire un avenir fraternel, apaisé et respectueux des citoyens de toutes origines.

Cette manifestation a été un vrai succès avec près de 200 personnes présentes !
Le combat continue !

Voici le discours prononcé par Michel, porte-parole du MAN Nancy durant la manifestation :

"Aujourd’hui la France s’apprête à juger des tortionnaires du régime syrien parce qu’ils ont torturé jusqu’à la mort deux franco-syriens.

Et en même temps on laisserait ériger en France la statue de Bigeard, lui qui a été pendant la guerre d’Algérie organisateur de la torture et formateur de militaires français et étrangers à la torture ?

Bien sûr il n’a jamais été ni condamné, ni même jugé, car 3 jours seulement après la fin de la guerre en Algérie le gouvernement avait amnistié préventivement la totalité des participants à cette guerre.

Mais il ne doit pas y avoir deux poids - deux mesures : si on veut condamner des tortionnaires syriens, on ne peut pas honorer et magnifier un tortionnaire français, même s’il avait été dans la résistance entre 1940 et 1944.

On ne réclame pas de juger et condamner Bigeard, mais on refuse qu’il soit mis sur un piédestal, et ainsi donné en exemple à nos enfants et petits enfants.

Comme lors de son décès en 2010, la demande de certains que ses cendres soient panthéonisées avait été refusée par les autorités, pour les mêmes raisons (et elles sont désormais dans un cimetière militaire du côté de Fréjus.)

En conclusion : PAS DE STATUE DE BIGEARD DANS UN LIEU PUBLIC !"