Le 7 octobre un an après : devoir de mémoire, de lucidité et de mobilisation pour imposer un cessez-le-feu !

Ce lundi 7 octobre marque un sinistre anniversaire : cela fait un an, après l’horreur de l’agression commise par le Hamas en Israël, qu’un déchaînement de violence aveugle s’abat sur la population palestinienne de Gaza et maintenant sur la population civile du Liban.

À cette occasion, le MAN publie un communiqué de presse rappelant que la poursuite des actes de violence n’engendre qu’haine et violences supplémentaires. Dans ce contexte, la mobilisation de la société civile ainsi que la lucidité des puissances soutenant Israël sont primordiales pour obtenir un cessez-le-feu puis entamer des négociations.

Voici le texte dans son intégralité :

Crimes terroristes du Hamas, crimes israéliens en retour, embrasement au sud Liban, laisser-faire et complicité des puissances occidentales : quand s’arrêtera ce cycle infernal ?

Cela fait un an, après l’horreur de l’agression commise par le Hamas en Israël, qui a fait 1200 victimes et 240 otages, qu’un déchainement de violence aveugle s’abat sur la population palestinienne de Gaza et maintenant sur la population civile du Liban. Une année de massacres et de destructions méthodiques de la société palestinienne. Une année et plus de 41 000 morts, enfants, femmes, et vieillards pour l’essentiel, mais aussi des journalistes, des humanitaires, des personnels soignants. Il ne faut pas oublier le nombre important de blessés, qui risquent de devenir des handicapés à vie, faute de soin dans une zone où le système de santé a été volontairement dévasté par des frappes militaires. Aujourd’hui, la guerre s‘étend au Liban, avec de nouvelles frappes meurtrières et de nouvelles victimes, des morts et des populations en fuite.

Israël se réjouit d’avoir "décapité" le Hamas et le Hezbollah. Mais rien n’est résolu : d’autres têtes vont se mettre en place. La violence va engendrer encore plus de haine et de violence, entretenue par des équipes de dirigeants dont aucune ne veut laisser de la place aux autres et aux négociations. La violence est clivante. Si vous éprouvez de l’empathie pour les victimes israéliennes du Hamas du 7 octobre, vous devez approuver la vengeance de l’armée israélienne sur Gaza. A l’inverse si, comme le MAN le fait, vous soutenez un cessez-le-feu immédiat pour que l’armée israélienne cesse de commettre ce qui s’apparente à un génocide à Gaza, alors vous êtes traité d’antisémite et de sympathisant de groupes terroristes. La violence ne laisse plus de place à la lucidité. L’autre est instrumentalisé pour pouvoir servir de bouc émissaire à éliminer.

Le MAN rappelle que les périodes de crises sont propices à la mobilisation de la société civile. Les groupes terroristes comme les États terroristes se nourrissent du consentement général de leur population. La population palestinienne et libanaise peut se désolidariser des groupes terroristes en son sein, et la population israélienne peut se désolidariser de son gouvernement d’extrême droite. Dans les deux cas, il importe de soutenir les objecteurs de conscience et les réfractaires qui refusent d’être les instruments des meurtres de masse.

Le MAN affirme également que partout, seuls le dialogue et le respect de tous permettent de construire une solution. Une paix juste et durable entre Israël et ses voisins ne se construira pas sur une montagne de cadavres. La lucidité des puissances qui soutiennent Israël, dont la France, est ici fondamentale pour imposer un cessez-le-feu immédiat et ensuite des négociations incontournables, comme pour toute sortie de crise.

Denys Crolotte et Hélène Bourdel, porte-paroles du MAN