Le Mouvement pour une Alternative Non-violente demande la libération immédiate des Artisans de la Paix au Pays Basque. Communiqué du 19 décembre 2016

(actualisé le ) par Serge PERRIN

Le MAN s’indigne de la manière dont le gouvernement français arrête des militants non-violents acteurs de Paix au Pays Basque.
Alors que le pouvoir est incapable de permettre un processus de démilitarisation de l’ETA, il s’en prend aux citoyens qui veulent aboutir à l’arrêt des actions violentes tout en demandant plus de démocratie pour le Pays Basque.
Déjà en décembre 2015 le gouvernement avait utilisé les mesures anti terroristes contre les citoyens qui ont manifesté pour un engagement fort de la COP21.
Avec ce nouvel événement c’est une agression honteuse contre des manifestants non-violents qui essayent, malgré l’incapacité manifeste du gouvernement, de faire avancer la lutte contre le terrorisme et contre le dérèglement climatique, deux des dangers majeurs qui menacent notre pays aujourd’hui.
Nous constatons que l’utilisation de la force policière est davantage appliquée contre des manifestations non-violentes et les lanceurs d’alerte que contre les réseaux d’évasion fiscale bancaire.
Faire taire toute opposition citoyenne est le but de la criminalisation des actions sociales et non-violentes.

L’arrêt des actions violentes a été décrété de manière unilatérale par l’ETA. Mais le processus d’un règlement politique du conflit au Pays Basque passe par la destruction des stocks d’armes et d’explosifs de cette organisation. Aussi face à l’incapacité ou à la mauvaise volonté de l’État de travailler aux conditions de leur destruction, des personnalités se sont engagées dans une action de démilitarisation citoyenne.
L’action de destruction d’armes qui a été menée par les faiseurs de paix vendredi 16 décembre 2016 au soir relève d’une démarche non-violente, transparente et courageuse pour faire avancer ce processus de paix.
L’arrestation de Txetx Etcheverry, co-fondateur de Bizi, d’Alternatiba et d’ANV-COP21, montre comment le gouvernement veut instrumentaliser la lutte contre le terrorisme pour étouffer les revendications citoyennes non-violentes, à l’instar des régimes dictatoriaux dans le monde.
Il est évidemment plus facile et médiatique d’arrêter des citoyens non-violents qui agissent à visage découvert en les présentant comme affiliés à une organisation terroriste que de vrais terroristes clandestins.

Ces arrestations et les déclarations officielles de victoire contre le terrorisme qui les accompagnent sont une honte pour l’état français. Ils sont du même niveau de propagande mensongère que lorsque Poutine affirme lutter contre le terrorisme en Syrie en massacrant les civils d’Alep.

Le MAN réaffirme son soutien aux actions non-violentes menées par les organisations comme Bizi, Alternatiba-ANV COP21. Ces actions montrent le chemin d’une citoyenneté responsable face aux manœuvres politiciennes des responsables politiques français.

Contact presse
Serge PERRIN

Complément d’informations

Dans la nuit de vendredi 16 au samedi 17 décembre 2016, à Louhossoa, cinq personnalités engagées, parmi lesquelles Txetx Etcheverry, co-fondateur de Bizi, d’Alternatiba et d’ANV-COP21, Michel Berhocoirigoin (co-fondateur et ancien président de Euskal Herriko Laborantza Ganbara, la chambre d’agriculture alternative du Pays Basque), Stéphane Etchegaray (vidéaste), Béatrice Haran-Molle (journaliste) et Michel Bergougnian (coopérateur viticole) ont été arrêtées dans le cadre d’une action citoyenne de neutralisation des armes de l’ETA (organisation armée indépendantiste basque), visant à pallier l’absence d’implication des Etats français et espagnol dans cette entreprise de désarmement, nécessaire au déroulement du processus de paix au Pays Basque.

Deux de ces artisans de la paix, Txetx Etcheverry et Michel Berhocoirigoin, ainsi que Michel Tubiana (président d’honneur de la Ligue des Droits de l’Homme), avaient rédigé une lettre expliquant leur démarche. Cette lettre a été transmise à la presse qui l’a publiée suite à leur arrestation :

“La société civile a pris ses responsabilités et a déclenché le démantelement de l’arsenal militaire de l’ETA”

Dans cette lettre, ils déclarent : « Nous nous situons en intermédiaires entre une organisation armée avec laquelle nous n’avons aucun lien ni subordination, et un État que nous voulons amener à réfléchir. (…) Nous avons décidé de prendre nos responsabilités avec la conviction que cela peut être utile à la paix. C’est pourquoi, nous avons proposé à l’organisation ETA de transférer à la société civile la responsabilité politique de la destruction de son arsenal militaire. Nous avons choisi de le faire de manière publique et assumée, à l’instar des engagements dont nous sommes porteurs. Ces engagements sont publics et transparents. Ils sont caractérisés par l’implication personnelle, le souci de la démocratie, le choix de la non-violence ».
 
Pour appeler à leur libération immédiate, signez la pétition : http://artisansdelapaix.wesign.it/fr
Retrouvez tous les détails de l’affaire sur
https://bizimugi.eu/bizi-demande-la-liberation-des-faiseurs-de-paix



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