Violence des faits divers et traitement médiatique...
Publié par Serge PERRIN, le 30 septembre 2013.
Nous savons qu’il y a davantage de cas de maltraitance intrafamiliale que d’enlèvements d’enfants par des pédophiles. De même, en ce qui concerne les femmes victimes de violence, l’inconscient collectif, relayé par un discours très sécuritaire des médias et de certains responsables politiques, imagine que le principal danger vient d’inconnus pervers agressant les femmes le soir dans des lieux isolés. Or, nous savons que la grande majorité des femmes victimes de violences connaissent leurs agresseurs, qui sont le plus souvent dans leur environnement proche.
Face à ces faits divers (disparitions d’enfant, violences conjugales, etc.), le MAN regrette le traitement que les médias en font, suscitant et mettant en scène l’émotion collective, contribuant au climat de peur et nourrissant ainsi un sentiment d’augmentation de la violence et de l’insécurité dans l’espace public. Grands consommateurs de faits divers et autres atrocités humaines, journaux et sites Web se livrent une concurrence féroce sur ce terrain lucratif. Le phénomène va croissant : selon le baromètre thématique des journaux télévisés de l’Institut National de l’Audiovisuel, le nombre de sujets consacrés aux faits divers dans les journaux télévisés du soir a augmenté de 73% depuis 10 ans.
Pour prévenir ces drames humains de violence intrafamiliale sur enfants, il faut renforcer les moyens socio-éducatifs de soutien à la parentalité, accompagner les parents pour qu’ils puissent exercer leur autorité sans violence, et développer dès le plus jeune âge les compétences relationnelles et en régulation non-violente des inévitables conflits. Il est impératif d’améliorer encore la coordination des travailleurs sociaux et des enseignants quant aux mesures de signalement. D’autre part, le lien avec les questions de chômage, de mal logement et d’alcool ne peuvent être tues.
Pour le MAN
Yvette BAILLY
Porte-parole
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