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La règle d’Or de la Non-violence.

Publié par , le 3 août 2009.





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La règle d’or de la non-violence

Dans toutes les traditions sapientiales, l’exigence morale qui comprend
toutes les autres est le précepte de la «  règle d’or ». Dans ses Entretiens philosophiques, Confucius énonce à plusieurs reprises ce précepte auquel doivent se conformer toute leur vie les hommes qui veulent acquérir la vertu d’humanité : « Ce que vous ne voulez pas que les autres vous fassent, ne le faites pas aux autres (2). » Or, que ne voulons-nous pas que les autres nous fassent ? C’est que, de quelque manière, ils nous fassent violence.
Ainsi, la règle d’or exprime l’interdit de la violence qui fonde le principe de non-violence exigeant le respect de la dignité de l’humanité en tout autre homme. Ce principe institue la loi fondamentale qui doit régir le « vivre-ensemble » des hommes au sein d’une même cité. Jésus de Nazareth, lui, énonce sous une forme positive la règle d’or à laquelle
doivent se conformer les hommes sages : « Tout ce que vous désirez
que les autres fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux
(3). »

« Avant de faire le bien, il faut se mettre en dehors du mal, dans des conditions qui permettent de bien agir. »

Or, que voulons-nous que les autres fassent pour nous ? C’est que, de quelque manière, ils nous fassent du bien. Mais il nous faut en convenir : il nous est pratiquement impossible de faire aux autres tout
le bien que nous voudrions qu’ils nous fassent.
« Si nous ne pouvons faire au prochain ce que nous voudrions qu’il
nous fît,
écrit Tolstoï, au moins ne lui faisons pas ce que nous ne voudrions pas qu’il nous fît (4). » Car, ajoute-t-il, « avant de faire le bien, il faut se mettre en dehors du mal, dans des conditions qui permettent de bien agir (5). » C’est pourquoi il faut d’abord nous en tenir à ne pas faire du mal aux autres. Voilà l’obligation essentielle. L’impératif catégorique. Nous ne sommes pas responsables de tout le bien que nous ne faisons pas, mais nous sommes entièrement responsables du mal que nous faisons.
Ce que la règle d’or nous enseigne, c’est que la réciprocité des attitudes et des comportements dans les relations entre les individus
et les communautés est l’un des fondements de la justice et de la concorde entre les hommes. La réciprocité – ou, plus exactement, la possibilité de la réciprocité – est donc un critère décisif de la conduite
de l’homme moral.
Ce principe de réciprocité vient fonder la loi de l’universalité qui doit
régler l’action de l’être raisonnable. Emmanuel Kant a énoncé en ces
termes le principe philosophique de la règle d’or : « Agis seulement d’après la maxime grâce à laquelle tu peux vouloir en même temps
qu’elle devienne une loi universelle
(6). »
Or, si je peux bien vouloir la violence, je ne peux en aucune manière
vouloir une loi universelle qui commanderait ou, simplement, permettrait d’être violent. Ainsi, seul le principe de non-violence peut fonder l’universalité de la loi morale d’après laquelle tout être raisonnable doit agir.

(1) Philosophe et écrivain. Dernier ouvrage paru :
Dictionnaire de la nonviolence (Éditions du Relié).

(2) Confucius, Entretiens philosophiques, Livre XII, Article 2.
Également :Livre XV, article 23.

(3) Évangile selon Matthieu 7, 12.

(4) Tolstoï, Une seule chose est nécessaire,Paris, Librairie universelle, 1906, p. 315.

(5) Tolstoï, Que faire ?, Paris, Éd. Albert Savine, 1981, p. 212.

(6) Emmanuel Kant, Métaphysique des moeurs I, Paris, GF-Flammarion, 1994, p. 97.

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