Mouvement pour une Alternative Non-violente

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Communiqué de presse du MAN du 18 décembre 2009, Sommet de Copenhague

Publié par , le 18 décembre 2009.





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C’est la volonté du Danemark, pays d’accueil du sommet et celle des États de l’Union européenne qui se traduisent par cette répression, et c’est manifestement aussi la coalition de tous ceux qui veulent limiter le plus possible la portée des décisions à prendre et dont dépend pourtant l’avenir de l’humanité !

Le MAN approuve et relaie le communiqué et la pétition (ci-dessous) qui ont été adressés à la presse pour protester contre cette limitation scandaleuse des moyens d’action des ONG et des autres organisations venues dire l’angoisse des peuples de la Terre. Il proteste contre les arrestations de tous les manifestants non-violents, notamment celle de Tadzio Mueller, un des porte-paroles du réseau Climate Justice Action, qu’on veut surtout faire taire au moment de l’arrivée des Chefs d’États !

Le MAN rappelle que la volonté des peuples n’appartient pas exclusivement à leurs représentants, que l’action non-violente et, le cas échéant, la désobéissance civile, constituent un droit politique imprescriptible, et que, face à l’urgence des menaces qui pèsent sur la totalité de la population humaine, il est hautement condamnable de refuser d’entendre la parole de tous ceux que les conclusions du sommet de Copenhague vont concerner, dans leur vie quotidienne, durant de nombreuses années.


Communiqué :
Pour que toutes les voix dissidentes puissent encore se faire entendre !

De 5000 à 10 000 manifestants ont participé à l’action non-violente et légale « Reclaim Power », mercredi 16 décembre 2009. Compte tenu de la psychose sécuritaire régnant à Copenhague et des provocations multiples des autorités danoises vis-à-vis de cette initiative portée par les coalitions Climate Justice Action et Climate Justice Now, c’est une nouvelle réussite, après l’immense manifestation du 12 décembre qui fera date.

Comme l’on pouvait s’y attendre, la police danoise a réagi de manière violente et complètement disproportionnée en multipliant les arrestations arbitraires, dont celle d’un Français, Nicolas Haeringer, membre du comité de rédaction de Mouvements et porte-parole du Mouvement pour une Alternative Non-Violente. C’est intolérable. Nous exigeons des autorités qu’elles cessent ces provocations incessantes. L’action Reclaim Power visait à bousculer les négociations officielles en créant un « Forum des Peuples » pour faire entendre celles et ceux qui sont ne sont jamais écouté-e-s et pour imposer notre propre agenda et nos solutions.

Alors que les négociations piétinent, que la présidente de la Convention démissionne, que les pays du Nord refusent de reconnaître leurs responsabilités historiques, que l’Union Européenne revoit ses promesses à la baisse, que la France manœuvre vilement pour acheter le soutien de l’Afrique etc…, il est plus que temps d’agir pour que les négociateurs entendent les revendications des mouvements sociaux et écologistes.

Loin de réclamer la fin des négociations, notre action vise à exiger un "bon accord", qui engage de façon contraignante les pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre à hauteur au minimum des recommandations du GIEC, qui reconnaisse la responsabilité historique des pays du Nord et qui dégage les fonds nécessaires à l’adaptation et à la conversion énergétique des pays pauvres. Nous portons également les revendications suivantes : pas de solutions basées sur le marché, laisser les ressources fossiles dans le sol, contrôle démocratique des populations sur les ressources naturelles, relocalisation des productions, réduction des surconsommations notamment du Nord, reconnaissance de la dette écologique contractée auprès des pays du Sud, reconnaissance des droits des populations indigènes.

Loin de chercher à nous entendre, l’ONU et les autorités danoises remettent en cause le caractère démocratique et transparent affiché de la COP-15 et la possibilité pour toutes les voix dissidentes de se faire entendre : réduction drastique des accréditations ces mardis et mercredis pour atteindre à peine 1000 puis 90 accréditations jeudi et vendredi pour l’ensemble des ONG et mouvements sociaux, interdiction d’entrée arbitraire depuis ce mercredi matin pour des ONG, comme les Amis de la Terre, ou mouvements perçus comme une « menace » pour le bon déroulé des négociations, ...

Au final, la COP se referme sur les seuls chefs d’Etat sans que les ONG, les populations indigènes, les mouvements sociaux et plus largement tous les représentants de la « société civile » puissent faire entendre leurs voix. Nous condamnons ces agissements et nous continuerons à faire entendre toutes les voix qui ne peuvent plus s’exprimer librement.

Maxime Combes : +33624512944
Christophe Aguiton : +4552713665


Pétition :
http://www.petitiononline.com/Tadzio/petition.html

Au Parlement Danois :
Depuis une semaine, des dizaines de milliers de personnes du monde entier sont descendues dans les rues de Copenhague pour demander de vraies et justes solutions au changement climatique. Mais dans les rues comme à l’intérieur de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique, les délégués comme les personnes de l’extérieur doutent de la possibilité que la conférence débouche sur un accord qui ne soit pas un désastre pour la plus grande partie de la planète.
A l’intérieur du Bella Centre, où se réunissent les délégués des Nations Unies, de nombreuses voix critiques ont été marginalisées par des manœuvres techniques et procédurales. D’autres, comme les Amis de La Terre International, ont vu leurs accréditations être annulées. Dehors, le contrôle policier des protestations a été systématiquement draconien et parfois brutal.

Le samedi 12 décembre, près de 1000 participants à la Marche sur le Climat à travers Copenhague ont été arrêtés. Le lundi 14 décembre, des centaines d’autres ont été arrêtés à une soirée festive dans le district de Christiania suite à une réunion publique, à laquelle assistait entre autres la journaliste canadienne Naomi Klein. Le mardi 15 décembre, Tadzio Mueller, un des porte-paroles du réseau Climate Justice Action, a été arrêté par des officiers de police en civil à la sortie d’une conférence de presse au Bella Centre.

Ce matin, mercredi 16 décembre, Tadzio a comparu devant un juge sur la base de plusieurs accusations liées à son soutien public à la manifestation Reclaim Power d’aujourd’hui. L’objectif déclaré de Reclaim Power - soutenu également par de nombreux mouvements sociaux, délégués de la Conférence et d’autres acteurs de la société civile – est de tenir une Assemblée des Peuples au Bella Centre, pour discuter des vraies solutions pour lutter contre le changement climatique. Lors de l’audience au tribunal ce matin le juge a décidé de détenir Tadzio trois jours de plus, après quoi il recomparaîtra devant la cour. Selon certaines informations, l’audience a été fermée au public.
Au même moment, des centaines de manifestants supplémentaires ont été arrêtées aujourd’hui et il y a eu de nombreux signalements de violences policières et d’usage étendu de matraques, gaz au poivre et gaz lacrymogène. Nous avons également eu vent de nombreuses autres arrestations de militants individuels par des policiers en civil.

Nous, signataires de cette lettre, apportons notre soutien à ceux et celles qui à Copenhague cherchent à pousser pour l’adoption de vraies et justes solutions au changement climatique. Nous portons également les exigences suivantes :

• La libération immédiate de Tadzio Mueller et de tous les autres prisonniers climatiques ;
• L’arrêt de la criminalisation et de l’intimidation des activistes, y compris le placement en détention préventif à Copenhague ;
• La restauration immédiate des accréditations annulées pour les ONGs et autres voix critiques au sommet sur le Climat

(Cette lettre ouverte a été élaborée par les éditeurs de Turbulence : Ideas for Movement, dont Tadzio Mueller est un éditeur.)

Contact presse : Lore Bolliet – 01 45 44 48 25