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Communiqué de presse : la France ne doit pas s’ingérer dans les affaires internes au Niger !

Le MAN condamne le projet d’intervention militaire de la CEDEAO soutenu par la France au Niger suite au coup d’État du 26 juillet dernier.

Publié par MAN, le 18 août 2023.





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Dans un communiqué de presse, le MAN condamne ce projet d’intervention militaire qui, à défaut de mener à un renforcement de la démocratie, menace de causer de nombreux morts et blessés.

L’association demande que la France apporte son soutien aux forces de la société civile qui se battent pour l’instauration de véritable régimes démocratiques en Afrique et que les commissions compétentes du Sénat et de l’Assemblée nationale se réunissent afin d’entendre la position du gouvernement sur la situation au Niger.

Voici l’intégralité du communiqué de presse :

La France ne doit pas s’ingérer dans les affaires internes au Niger !

Le Mouvement pour une alternative non violente (MAN),

  Condamne le projet d’intervention militaire de la CEDEAO au Niger à laquelle la France prend sa part. Cette intervention causera de nombreux morts et blessés de part et d’autre sans réussir à renforcer la démocratie au Niger, ni dans les autres pays de la CEDEAO.

  Considère que les gouvernements qui s’installent au pouvoir par la force n’ont aucune légitimité démocratique. Leur seule supériorité est de disposer d’armes qui, en général, leur ont été confiées par des autorités civiles, pour protéger le pays. Bien souvent, ils prennent le pouvoir pour défendre les intérêts personnels de quelques dirigeants militaires.

  S’étonne que ce soient des armées entraînées par la France qui prennent ces initiatives de coup d’État, au Tchad, au Burkina-Faso, au Mali comme au Niger. Ainsi la France aura contribué à faire reculer la démocratie dans ces pays alors qu’elle prétendait la défendre et la renforcer. Que disent nos formateurs militaires sur la démocratie, le respect d’un pouvoir légitimement élu et les droits humains ?

La France mène depuis trop longtemps une politique de défense de ses propres intérêts en Afrique, au détriment des peuples. Les gouvernements français qui se sont succédé depuis 60 ans n’ont apporté aucune stabilité politique et démocratique et ont soutenu des régimes corrompus incapables de répondre aux aspirations des populations. Aujourd’hui, la France en paye le prix en étant rejetée par beaucoup d’ Africains. Il est désolant que ce soient les forces russes qui profitent de cette situation.

Nous considérons que les pays africains, comme la France, dépensent trop pour leur armée. Cet argent serait mieux employé à développer l’éducation, la santé, les infrastructures de développement et le respect de l’état de droit. La loi de programmation militaire 2024-2030 votée par le Parlement au mois de juillet instaure d’ailleurs une « économie de guerre » et prépare la France à la guerre.

Nous condamnons la prise de position du gouvernement français soutenant cette menace d’intervention militaire de la CEDEAO pour restaurer le président nigérien légitimement élu.

Nous demandons au gouvernement français d’apporter son soutien aux forces de la société civile africaine qui se battent pour l’instauration de véritables régimes démocratiques en Afrique. Nous lui demandons d’arrêter d’apporter son soutien à des dictatures héréditaires (Cameroun, Congo, Gabon, Togo etc).

Nous demandons aux commissions compétentes de l’Assemblée nationale et du Sénat de se réunir d’urgence, malgré les vacances, pour entendre la position du gouvernement sur la situation au Niger, mais également et surtout pour débattre de la position de la France afin que celle-ci soit conforme aux idéaux contenus dans l’expression « France, pays des droits de l’Homme ». Cela vaut pour la France comme pour sa relation avec les pays africains.